Victor Hugo, Demain, dès
l'aube...
Demain,
dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai.
Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la
forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus
longtemps.
Je marcherai les
yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au
dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le
dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le
jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai
ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au
loin descendant vers Harfleur,
Et quand
j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de
houx vert et de bruyère en fleur.