Guillaume
Apollinaire, (1880 - 1918), Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau
coule
Et nos amours
Faut-il qu'il
m'en souvienne
La joie venait
toujours après la peine
Vienne la nuit
sonne l'heure
Les jours s'en
vont je demeure
Les mains dans
les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos
bras passe
Des
éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit
sonne l'heure
Les jours s'en
vont je demeure
L'amour s'en va comme
cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est
lente
Et comme
l'Espérance est violente
Vienne la nuit
sonne l'heure
Les jours s'en
vont je demeure
Passent les jours
et passent les semaines
Ni temps
passé
Ni les amours
reviennent
Sous le pont Mirabeau
coule
Vienne la nuit
sonne l'heure
Les jours s'en
vont je demeure